Packaging et éco-conception : un duo gagnant ?

Quelle est l’empreinte carbone des emballages ?

Les emballages et packagings ont un impact environnemental conséquent. C’est-à-dire que leur production engendre des répercussions sur la faune, la flore ou encore l’atmosphère.

Concrètement, si on stockait tous les déchets plastiques abandonnés dans l’océan sur un continent… Ce septième continent fictif aurait une surface totale de plus de six fois supérieure à celle de la France.

Face à ce chiffre saisissant, il faut aussi prendre conscience que l’emballage pollue à chaque étape de son cycle de vie : au moment de l’extraction des matières premières pour le créer et jusqu’à sa fin de vie lorsqu’il ne peut pas être revalorisé et qu’il devient un déchet.

Afin de se rendre compte de l’impact d’un emballage, on peut calculer son empreinte carbone. Cela va permettre de prendre conscience de la pollution engendrée par sa fabrication, son transport, son utilisation, puis sa fin de vie. L’empreinte carbone s’attache à mesurer les émissions de :

• CO2 ;
• Méthane ;
• Hydroflurocarbures (HFC) ;
• Perfluorocarbures (PFC) ;
• L’hexafluorure de soufre (SF6).

La durabilité : nouvel enjeu pour les marques

Désormais, l’impact environnemental du secteur industriel du packaging est surveillé. C’est pourquoi de nouvelles réglementations européennes incitent les entreprises à prendre des mesures drastiques pour améliorer leur empreinte carbone.

La durabilité des produits et des emballages s’impose de plus en plus. Cela passe par plusieurs changements de comportements :

• L’utilisation de nouveaux matériaux plutôt que le recours au plastique à usage unique
• L’interdiction de la distribution automatique de sacs en plastique
• L’invitation à la meilleure valorisation des déchets qui peuvent être recyclés…

De fait, si les marques doivent prendre le train de la durabilité en marche, elles ont d’ailleurs tout intérêt à s’y mettre rapidement. En effet, les consommateurs sont demandeurs et cherchent à consommer mieux en valorisant les marques qui font des efforts dans la conception de leurs emballages. 52% des consommateurs affirment qu’ils sont en recherche de produits emballés dans des packagings écologiques (Étude Coleman Parkes Research).

Les marques comprennent bien cet enjeu et se tournent de plus en plus vers des matériaux plus écologiques ou bien elles se lancent dans l’éco-conception de produits.

Qu’est-ce que l’éco-conception ?

Adopter une démarche d’éco-conception dans une entreprise, désigne que l’on va prendre en compte l’impact d’un produit ou d’un emballage, tout au long des étapes du cycle de vie :

• Extraction des matières premières pour créer l’emballage ou le produit ;
• Production de l’objet en tant que tel ;
• Distribution à la clientèle (incluant le stockage et le transport) ;
• Utilisation ;
• Fin de vie.

À chacune de ces étapes, des choix seront pris en ayant bien conscience de la consommation de matière et d’énergie nécessaires, des rejets dans les milieux naturels ou encore des effets sur le climat et la biodiversité.

Le but de l’éco-conception est de réduire au maximum l’empreinte écologique et l’empreinte carbone d’un produit, d’un emballage.

Le plus souvent, le choix de produire en éco-conception se fait dans le cadre d’une démarche RSE.

Pour la conception d’un packaging éco-conçu, précisément, on tiendra compte de la fonction première de l’emballage (il doit protéger un produit), mais surtout on s’attachera à imaginer son recyclage futur pour ne pas produire de nouveaux déchets.

L’éco-conception d’emballage s’appuie donc sur des pratiques variées pour éviter d’alourdir l’empreinte carbone du packaging : réduction du poids de l’emballage, choix d’un matériau plus écologique…

Éco-conception : quelles exigences réglementaires ?

Face à l’enjeu majeur de réduction des déchets et de la pollution qu’ils engendrent sur les milieux naturels, des mesures réglementaires sont prises.

En France, plusieurs lois concernent la fabrication d’emballages :

• Le Pacte vert européen poursuit trois objectifs : réduire la quantité de déchets d’emballages dans l’Union Européenne en limitant les emballages inutiles et en incitant au développement d’emballages réutilisables ; rendre tous les déchets recyclables d’ici 2030 ; renforcer l’utilisation de matières recyclées dans les emballages plastiques.
• La loi anti-gaspillage pour une économie circulaire cherche à transformer les processus de production en France. La loi se décline sur cinq grands axes : la sortie du plastique jetable, la meilleure information des consommateurs, la lutte contre le gaspillage et pour le réemploi solidaire, la prévention contre l’obsolescence programmée et la meilleure production. La loi prévoit notamment la fin du plastique à usage unique sur les emballages d’ici 2040.

Quels sont les enjeux de l’éco-conception dans le domaine packaging ?

L’éco-conception dans le domaine du packaging va permettre de réduire l’impact environnemental du secteur. Pour ce faire, les entreprises qui conçoivent des emballages vont pouvoir agir de plusieurs façons :

• En réduisant les suremballages ;
• En diminuant la taille des emballages grâce à une meilleure optimisation des packagings ;
• En diminuant l’épaisseur de couches de plastique dans le cas d’un emballage en plastique à usage unique.

Ces économies de matières effectuées vont permettre in fine d’agir sur le cycle de vie totale du produit : moins de volume de matière à créer, à transporter, à stocker et à recycler. C’est donc moins d’impact !

De plus, il est aussi possible d’abandonner de mauvaises pratiques de conception. Il n’est pas rare d’utiliser plusieurs matériaux pour un même emballage, ce qui altère les chances de pouvoir le recycler à l’avenir.

En pratiquant une conception en mono-produit, c’est-à-dire avec un seul type de matériau, on favorise le potentiel de recyclabilité d’un produit.

Les gains sur l’environnement

Le principal avantage de l’éco-conception pour un packaging se situe au niveau de l’impact sur l’environnement.

Tout produit ou packaging a un impact sur la biodiversité, l’équilibre du climat ou les ressources naturelles. La raison est simple : tout produit demande l’exploitation de ressources. C’est cette exploitation des ressources qui engendre des impacts négatifs sur l’environnement.

L’enjeu de l’éco-conception est de prendre les meilleures décisions pour réduire les impacts négatifs du produit sur l’environnement, ou du moins de les réduire au maximum.

Les concepteurs d’emballages étudient alors le cycle de vie complet d’un emballage : de la conception jusqu’à la fin de vie.

À l’issue d’une démarche d’éco-conception, on peut observer jusqu’à 40% de réduction des impacts négatifs sur l’environnement (sur des indicateurs utilisés dans l’analyse d’un cycle de vie produit).

Une meilleure collaboration au sein de l’entreprise

L’éco-conception n’a pas que des avantages sur nos écosystèmes. Elle peut aussi être salvatrice en entreprise.

En effet, l’éco-conception engage l’expertise et la collaboration de nombreux acteurs : concepteurs, marketing, services achats, production, service qualité, etc.

Pour la réussite d’un packaging éco-conçu, il est important que chacune de ces parties prenantes collabore main dans la main. On constate alors de meilleures synergies dans les équipes : aussi bien en interne dans l’entreprise qu’avec ses partenaires.

Enfin, grâce à une approche globale et une meilleure collaboration, on s’aperçoit également que l’éco-conception permet de mieux maîtriser les coûts de conception.

Optimiser la conception de vos packagings

L’éco-conception des emballages au sein d’une entreprise invite les concepteurs à s’interroger sur chaque élément.

Par exemple, lorsque l’on conçoit un emballage, on peut optimiser le poids volumétrique de l’emballage. Cela signifie qu’on réduit au maximum le besoin en matière première et donc, les émissions de CO2 que cela génère.

Dans la pratique, pour une meilleure optimisation du poids, on peut agir :

• En réduisant l’épaisseur de l’emballage et en supprimant les couches de matière non obligatoires ;
• En choisissant une forme d’emballage plus petite ce qui réduit également l’espace de communication ;
• En optant pour une forme plus classique. Le problème des emballages aux formes originales est bien sûr la difficulté à les produire, mais pas que. Il est aussi moins facile de stocker un produit à la forme inhabituelle. Or, cela prend aussi plus de place dans les entrepôts de stockage, avec des conséquences sur les transports.

De plus, pour améliorer la conception des emballages, les entreprises françaises peuvent s’appuyer sur la loi anti-gaspillage pour une économie circulaire (loi AGEC) qui mise sur l’économie circulaire et la stratégie des 3R : Réduction, Réemploi et Recyclage.

En somme, il faut concevoir des emballages qui prennent en compte toute leur durée de cycle de vie. Il n’est aujourd’hui plus possible de lancer un packaging avec du plastique à usage unique sans imaginer d’autres solutions.

Choisir les bons matériaux pour vos packagings

Le choix des matériaux utilisés pour concevoir un packaging est déterminant dans une approche d’éco-conception. Une entreprise a plusieurs possibilités :

• Utiliser le plastique recyclé : faire ce choix est positif dans le sens où cela évite d’extraire à nouveau de la matière première pour fabriquer un nouveau contenu. L’utilisation du plastique recyclé est encouragée, notamment le PET recyclé, mais il y a quelques limites. Par exemple, le processus de recyclage entraîne l’utilisation de polluants qui empêchent d’utiliser le plastique recyclé pour certains usages (notamment alimentaires).
• Opter pour du papier, kraft ou du carton : ce sont des emballages qui sont entièrement recyclables et très robustes. Ils sont intéressants d’un point de vue écologique mais ne peuvent pas être utilisés pour tous types de produits.
• Sélectionner des plastiques biosourcés : ces plastiques se distinguent des plastiques classiques car ils ne sont pas des dérivés de l’industrie du pétrole. Ici, on utilise des matières naturelles pour les produire, par exemple la canne à sucre ou l’amidon de maïs. Si le bioplastique est très intéressant, il n’est pas forcément biodégradable. L’acide polylactique est lui un plastique biosourcé et biodégradable qui peut donc être composté dans des conditions spécifiques.
• Offrir la possibilité à ses clients d’acheter des produits dans des emballages consignés ou réutilisables, notamment grâce à l’utilisation du verre. Le verre est par ailleurs un bon allié de l’éco-conception car c’est un matériau qui se recycle très bien. En France, plus de 2 bouteilles en verre sur 3 sont recyclées.

💡À lire aussi : Focus sur les emballages écologiques en cosmétiques

Avoir une vision globale de la vie de vos packagings

L’important pour créer des emballages éco-conçus est d’avoir une vue globale sur toutes les étapes de conception packaging.

Ainsi, au commencement du projet, on pourra donc rationaliser l’utilisation de ressources naturelles durant la phase de production de l’emballage. En choisissant un matériau recyclé, recyclable ou biosourcé, on évite ainsi d’engendrer de l’exploitation de matières pétrochimiques pour fabriquer du plastique.

Puis, au niveau de l’encre utilisée sur l’emballage, on peut s’orienter vers des encres naturelles. On peut aussi décider d’optimiser le processus de transport des emballages en optant pour des formes pratiques et qui se stockent facilement sur des palettes. Grâce à cela, on augmente le nombre d’unités chargées par véhicule afin de limiter la consommation de combustibles fossiles au cours du transport.

Enfin, on se doit de considérer la fin de vie des emballages. Chaque équipe de conception produit doit penser au réemploi ou au recyclage du packaging. En procédant de cette façon, on s’assure que l’emballage, après utilisation, va passer dans les filières de tri et sera revalorisé. Pour cela, pas de secret, il faut choisir des emballages mono-matières ou favoriser des matières recyclées ou recyclables.

Vous souhaitez vous lancer dans l’éco-conception de vos emballages ? Nous l’avons vu, au-delà des obligations légales, c’est surtout un énorme atout pour la préservation de l’environnement. On constate également une meilleure synergie entre les différentes équipes au sein d’une entreprise.

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