Bioplastique et packaging : un duo gagnant ?

Le bioplastique est une solution pour réduire l’impact environnemental des emballages.

 

Dans le cadre d’une démarche d’éco-conception de ses packagings, une entreprise peut s’interroger sur la pertinence de l’emploi du bioplastique.

 

Dans cet article, nous vous donnons donc les clés pour bien comprendre ce qu’est un bioplastique et quelles sont ses qualités face au plastique traditionnel.

Date de publication 28/02/23

bioplastique et packaging
  • Sommaire
  • Qu’est-ce que le bioplastique ?
  • Quelles sont les réglementations entourant les emballages bioplastiques ?
  • Pourquoi passer au packaging bioplastique ?

Qu’est-ce que le bioplastique ?

Définition bioplastique

On parle de bioplastique pour décrire des polymères, c’est-à-dire des matières plastiques qui peuvent être :

  • Biosourcées : autrement dit, ce sont des matières composées en partie ou en intégralité de matériaux d’origine naturelle et renouvelable comme une huile végétale, la canne à sucre, l’amidon de maïs, la betterave ou la pomme de terre ;
  • Biodégradables : qui peuvent être issues de ressources fossiles et de la pétrochimie, ou encore compostable au moyen de composteurs industriels.

 

Notez que le terme bioplastique est très large, non réglementé, et regroupe des matières avec des caractéristiques variées : elles peuvent être biosourcées, biodégradables et/ou compostables. A contrario, une matière biofragmentable ne constitue pas un bioplastique.

L’utilisation de bioplastique est de plus en plus importante, notamment dans l’univers du packaging et de l’emballage. En effet, le bioplastique a l’avantage de pouvoir permettre la réduction des gaz à effet de serre car on réduit alors la production de plastiques issus d’hydrocarbures.

Les bioplastiques biodégradables, comme le polycaprolactone par exemple, permettent d’être valorisés et d’être compostés dans des composteurs industriels. On diminue alors la production de déchets.

La production de bioplastiques se fait en suivant plusieurs étapes de production. Par exemple, pour une matière bioplastique produite à partir d’amidon de maïs, on passe d’abord par la création d’une résine, puis la transformation en granulés jusqu’à la forme finale. À la fin de l’utilisation du produit conçu à partir de l’amidon du maïs, le produit est compostable.

Biodégradable, bioplastique, compostable : quels liens ?

On voit souvent les quatre termes suivants présentés ensemble : bioplastique, biosourcé, compostable ou biodégradable.

Bien que ces termes soient liés, il est important de comprendre qu’un produit ou un emballage bioplastique est obligatoirement biosourcé mais pas toujours biodégradable. De même, si un produit compostable est biodégradable, l’inverse n’est pas forcément vrai.

En effet, nous allons prendre l’exemple d’un emballage biodégradable. Cela signifie qu’il est composé de déchets d’organismes vivants ou de matière d’origine naturelle.

Il peut se décomposer sans laisser de traces nocives sur l’environnement si c’est un produit biosourcé mais ce n’est pas une obligation s’il contient une partie de plastique issu de la pétrochimie.

Enfin, un produit compostable se dégrade sous des conditions de compostable industriel : il nécessite d’être intégré dans une infrastructure de compost industriel.

packaging bioplastique

Quelles sont les réglementations entourant les emballages bioplastiques ?

Les réglementations et législations françaises

La question des bioplastiques est à ce jour peu encadrée par la législation nationale. Néanmoins, certains textes relatifs aux emballages et à l’obligation de réduction de l’utilisation du plastique à usage unique existent.

On peut, entre autres, citer la loi n°2015-992 du 17 août 2015 relative à la transition énergétique pour la croissance verte, complétée par le décret n° 2016-1170 du 30 août 2016.

Cette loi consacre notamment :

  • L’interdiction des sacs en matières plastiques à usage unique aux caisses de magasins depuis 2017 ;
  • L’interdiction de mettre à disposition des gobelets, verres ou assiettes jetables en plastique à usage unique avec une exception pour les matières compostables en compostage domestique ou les matières biosourcées.

Puis, la loi n°2018-938 du 30 octobre 2018 pour l’équilibre des relations commerciales dans le secteur agricole et alimentaire et une alimentation saine, durable et accessible à tous (loi EGALIM), renseigne sur les obligations en termes d’emballages et de productions alimentaires avec l’utilisation du plastique à usage unique.

La norme européenne EN 13432

La norme européenne de référence EN 13432 de 2002 permet de donner une définition juridique d’un matériau biodégradable ou compostable.

Ainsi, un produit compostable est un produit qui répond aux exigences suivantes :

  • Il atteint 90% de biodégradation en moins de 6 mois (voir la norme ISO14855) ;
  • Si le produit est mis en contact avec des déchets organiques pendant 3 mois, la masse du matériau doit être constituée d’au moins 90% de résidus inférieurs à 2 mm de diamètre ;
  • Après compostable, le produit a une faible concentration en métaux lourds ainsi qu’un contenu en sels minéraux, azote, phosphore, magnésium et potassium dans les limites établies.

 

Si un produit rassemble tous les critères et exigences décrits dans cette norme de référence, alors il peut être valorisé par compostage, de la même façon qu’un déchet vert ou alimentaire.

Les certifications et labels

Pour que les consommateurs puissent s’y retrouver lorsqu’ils sont face à un emballage bioplastique, des labels et certifications permettent d’y voir plus clair.

Ainsi, les matières premières ou les produits qui sont biodégradables et qui peuvent faire l’objet d’un compostage selon la norme EN 13432, sont éligibles au programme de certification belge OK Compost. Il existe des variantes, c’est-à-dire qu’un produit compostable à la maison porte la mention “OK Compost home”.

D’autres logos existent au niveau européen, par exemple OK Biodégradable qui garantit un niveau de biodégradabilité spécifique pour un produit ou une matière dans un milieu donné.

 logos OK compost

Pourquoi passer au packaging bioplastique ?

Une alternative contre le plastique conventionnel

Indéniablement, le marché des bioplastiques permet aux entreprises d’avoir moins recours au plastique traditionnel issu de la pétrochimie.

Et on le sait, le plastique a mauvaise presse face au réchauffement climatique. Il a un impact environnemental certain.

Car pour créer du plastique, depuis le XXème siècle et il y a encore quelques années, seul le pétrole était utilisé. Or, l’extraction de pétrole est à elle seule responsable de plus de 33,7% des émissions de CO2 dans l’air en 2019 (source : Agence internationale de l’énergie).

La question de l’atteinte du pic de pétrole est d’ailleurs capitale : lorsque les réserves se feront plus rares, il faudra trouver d’autres solutions pour produire des emballages et produits manufacturés.

Le bioplastique s’impose comme une bonne alternative, notamment dans le cas des plastiques biosourcées produits à partir de déchets naturels.

De plus, quand un produit est biosourcé, compostable et issu de ressources provenant de l’agriculture biologique, aucun déchet n’est produit. C’est une bonne solution pour lutter contre la prolifération des déchets dans la nature et notamment dans les océans.

Un matériau aussi performant que le plastique classique

Dans une certaine mesure, le bioplastique est moins polluant que le plastique classique car il demande moins de produits issus de la pétrochimie pour être produit.

Au niveau de la technicité et de la performance d’un produit conçu en bioplastique, les entreprises qui souhaitent se tourner vers ce type de matériau n’ont pas à craindre une perte de performance.

Les matériaux bioplastiques sont tout aussi solides et majoritairement utilisés aujourd’hui pour remplacer le plastique à usage unique (emballages et articles de conditionnement de restauration ou encore sacs de déchets organiques).

En revanche, le bioplastique ne peut pas monter à aussi haute température qu’un plastique classique ce qui peut constituer une limite pour certains types d’industrie.

Le bioplastique : un matériau d’avenir

La prise de conscience des enjeux du réchauffement climatique pour les entreprises et les populations rend désirable les solutions alternatives aux produits plastiques.

Ainsi, les entreprises, dans une démarche d’éco responsabilité demandée par les consommateurs et encouragée par la législation, doivent trouver des alternatives pour réduire leur impact écologique.

Dans le domaine des emballages, par exemple, il convient de réévaluer l’utilisation systématique de nombreux packagings. Un produit peut-il présenter un emballage plus petit ou mieux optimisé pour éviter le gâchis de matière ? De même, on tend à employer des matières recyclables comme le papier, le carton ou le verre. D’autres marques, encore, optent pour le zéro déchet.

Lorsqu’il n’est pas encore possible de remplacer le plastique, le bioplastique semble être une solution d’avenir. En utilisant des déchets industriels naturels comme l’amidon, le soja, les patates douces, etc, on peut fabriquer un bioplastique biosourcé et compostable.

La filière se développe largement pour offrir aux entreprises des alternatives toujours plus intéressantes, performantes et à la hauteur du défi de remplacement du plastique à usage unique.

💡À lire aussi : Packaging écologique & impact environnemental

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FAQ : Bioplastique

Quelle différence entre matière plastique et bioplastique ?

 

On distingue les plastiques issus de ressources pétro sourcées des plastiques issus de ressources biosourcées. Dans le premier cas, il s’agit du plastique classique. Dans le second cas, on parle de bioplastique. Nous offrons une définition plus précise du bioplastique dans la première partie de cet article.

Pourquoi utiliser du bioplastique ?

 

Le bioplastique a de nombreux avantages que nous détaillons dans la troisième partie de cet article : c’est un matériau aussi performant que le plastique. C’est aussi une alternative plus intéressante pour lutter contre le réchauffement climatique. Pour une entreprise, c’est aussi une obligation sous-jacente face aux besoins des consommateurs qui sont sensibles aux entreprises qui agissent et qui se transforment face au réchauffement climatique.

Comment savoir si un bioplastique est compostable ?

 

Les entreprises ne sont pas dans l’obligation de faire savoir si un emballage est compostable ou non. Cependant, un organisme a vu le jour pour certifier les emballages compostables, il s’agit de l’AIB-Vinçotte qui a créé le logo Ok compost. Pour en savoir plus, rendez-vous partie 2 de cet article.